Nicolas Fouquet – L’enjeu de cette rentrée scolaire
PHARE FM : Un nouveau venu dans les chroniques Grain de SEL / Grain de poivre c’est Nicolas Fouquet
Nicolas : Et oui, comment ne pas participer à cette rubrique alors même que je travaille pour l’ONG protestante de solidarité internationale, le SEL. Le nom de la chronique me prédestinait à y collaborer.
PHARE FM : De quoi vas-tu nous parler pour cette première émission ?
Nicolas : D’éducation forcément. Puisqu’il ne vous aura pas échappé que l’heure de la rentrée scolaire a sonné cette semaine en France pour plus de 12 millions d’élèves, de la maternelle au lycée. Les photos d’enfants posant, plus ou moins enthousiastes avec leur nouveau cartable, fleurissent sur les fils d’actualité Facebook de leurs parents. Il faut bel et bien y retourner ! Courage. Les écoliers ont pour certains la boule au ventre. Parfois ce sont les parents qui l’ont peut-être même davantage. A l’exception de quelques jours en juin, cela fait maintenant 5 mois et demi que les enfants n’ont pas refoulé le sol de leurs cours de récréation. Une éternité.
PHARE FM : Cette rentrée s’annonce forcément particulière avec la crise du Covid-19.
Nicolas : Effectivement. Une rentrée scolaire est toujours quelque chose de spécial. Néanmoins, cette année n’a clairement rien à voir avec les précédentes en raison de la situation sanitaire que l’on connaît. Aux côtés de la trousse et des cahiers, le masque s’impose comme l’accessoire indispensable de cette rentrée 2020. En effet, le port du masque a été rendu obligatoire dès le collège pour les élèves âgés de plus de 11 ans. Il s’agit de la mesure phare du protocole sanitaire pris par le gouvernement, bien qu’elle ne soit pas la seule. Ces nombreuses consignes ne sont pas toujours bien claires, pas toujours simples à mettre en œuvre non plus et la situation actuelle peut être source d’anxiété pour beaucoup.
PHARE FM : L’aspect sanitaire n’est pas le seul enjeu de cette rentrée scolaire.
Nicolas : Le confinement a aggravé les différences de niveau entre les élèves et il a engendré des décrochages scolaires. Selon le ministère de l’Éducation, environ 5 % des élèves avaient totalement coupé avec l’école. Ça représente un total de 500 000 enfants qui aurait perdu le contact avec leur enseignant. Il s’agit là d’une estimation, approximative et générale, mais qui souligne que d’un point de vue éducatif la crise sanitaire a engendré de nombreuses inégalités.
PHARE FM : Et cette situation est loin de ne concerner que la France…
Nicolas : L’enjeu de l’éducation est bien plus global. Dans les pays en développement, l’accès à l’éducation est déjà un défi en temps normal. Je rappelle que selon les statistiques de l’UNESCO : 258 millions d’enfants et d’adolescents n’avaient toujours pas accès à l’école en 2018, soit le sixième de la population mondiale de cette tranche d’âge des 6-17 ans. La crise du covid-19 a encore compliqué les choses. Pourtant, les populations locales se mobilisent. A Tananarive, à Madagascar, un partenaire local du SEL a ainsi organisé un mini-camp de révisions pour soutenir les enfants défavorisés. A Tamatave, les enfants ayant des examens en septembre sont venus en classe tout l’été pour s’y préparer. Un kit spécial examens leur est également offert avec des fournitures scolaires, de la nourriture et un petit mot d’encouragement personnalisé. Ce sont des petits gestes qui permettent à leur niveau de soutenir l’accès à l’éducation. Un bon rappel en cette période de rentrée scolaire !