Grain de Sel ou Grain de Poivre ? du 22 janvier 2020 – Jean-Marc Bellefleur – Journée internationale du sport féminin

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Grain de sel/poivre ?
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Grain de Sel ou Grain de Poivre ? du 22 janvier 2020 - Jean-Marc Bellefleur - Journée internationale du sport féminin
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Chroniqueur : Après-demain, soit le 24 janvier, ce sera la Journée internationale du sport féminin. Cette journée a vu le jour en 2014 pour promouvoir la télédiffusion des compétitions sportives féminines. Je voudrais aborder le délicat sujet des tenues des athlètes. Celles des femmes diffèrent évidemment de celles des hommes, en particulier sur ce qu’elles couvrent du corps.

PHARE FM : C’est vrai que les athlètes féminines n’ont souvent qu’une brassière et un short très court, alors que les hommes ont des shorts plus longs et des hauts plus couvrants.

Chroniqueur : Bien vu ! Et il existe un vrai débat à ce sujet. Ce qui m’intéresse, c’est le regard qui est posé sur les femmes sportives, par elles-mêmes et par la société.

PHARE FM : Toutes les sportives ont-elles les mêmes tenues ?

Chroniqueur : Non, j’ai aussi vu des combinaisons et des shorts plus longs. On voit bien qu’il y a une certaine liberté.

PHARE FM : Tout le monde comprend que les vêtements doivent simplement laisser le corps tout à fait libre de ses mouvements

Chroniqueur : … et ne pas risquer de s’accrocher. Et puis les hommes et les femmes n’ont pas la même morphologie. Sans vouloir être trop cru, les femmes ont besoin que leur poitrine soit maintenue, et les hommes que leurs attributs ne risquent pas de s’échapper d’un short trop court. Mais pour les femmes, il faut citer aussi – et surtout peut-être – la notion de féminité. Ce sont des sportives, elles sont clairement dans la performance, la compétition, et pourtant elles recherchent visiblement une certaine esthétique.

PHARE FM : Mais n’est-ce pas là une contrainte qui leur est imposée ?

Chroniqueur : On peut le craindre, mais pas forcément. Je me souviens qu’aux championnats mondiaux d’athlétisme, la jamaïquaine, Fraser-Pryce, championne de l’épreuve reine du 100m, arborait une chevelure très longue et multicolore. Je remarque que souvent, pour les épreuves, les athlètes féminines ont de belles tresses soignées. Certaines portent des boucles d’oreilles ou ont les ongles vernis . Nous sommes bien dans le registre de l’expression de l’identité féminine, à laquelle la tenue participe. Et chaque athlète voit comme elle veut exprimer ce qu’elle est sur un stade.

PHARE FM : Ah mais ce n’est pas elle qui après avoir remporté la finale, a pris son enfant dans les bras ?

Chroniqueur : Oui, et en plein stade ! Autre expression de sa féminité. Et cet enfant-là, si un jour il veut se sauver de la maison, sa mère le rattrapera, c’est sûr ! Plus sérieusement, avec la médiatisation du sport féminin, on arrive à des sujets de société, en fin de compte. Si on reconnaît enfin que les femmes ont leur place dans un stade – et je ne parle pas des gradins, mais de l’arène – c’est un signe que les choses avancent. Signe qu’elles ont leur place, en tant que femmes, dans nos bureaux, nos rues, nos ateliers. Cela veut dire qu’on leur reconnaît d’autres qualités que la beauté, la douceur, et autres, d’autres “fonctions” entre guillemets, que la maternité ou l’aide à la personne. Les femmes, ce sont aussi des sportives, des techniciennes, des scientifiques, et j’en passe.