L’invité du jour — Le smartphone protégé pour adolescents, Vincent Denizot

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L'invité du jour — Le smartphone protégé pour adolescents, Vincent Denizot
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Les adolescents sont aujourd’hui plongés dans un monde hyperconnecté, où le smartphone occupe une place centrale dans leur quotidien. Entre besoin d’autonomie et risques d’addiction, les familles se retrouvent parfois démunies face à l’usage des écrans. Enjeux et solutions, avec Vincent Denizot, Président et co-fondateur de Sheltercom, entreprise à l’origine du ShelterPhone, un smartphone sécurisé pensé pour les jeunes.

Les études montrent que 80 % des adolescents passent plus de 4 heures par jour sur leur smartphone. 30 % des jeunes entre 12 et 15 ans se disent dépendants aux réseaux sociaux. Ces habitudes et pratiques ne sont pas sans conséquences sur la santé et le développement des jeunes.

Chez les plus jeunes, on observe l’apparition de troubles du développement, du langage et de la socialisation. Si l’écran et le smartphone peuvent être très stimulants et attirants pour le jeune enfant, ils ne sollicitent pas l’intégralité de sa capacité d’interaction avec le réel, notamment la troisième dimension, le toucher et les interactions interpersonnelles. Chez les adolescents, on observe d’autres problèmes, notamment l’impact sur le sommeil. On sait que le manque de sommeil peut déboucher sur des troubles de l’humeur et des problèmes de santé mentale.

Entre interdiction stricte du smartphone et liberté totale, beaucoup de familles tâtonnent. Protéger sans interdire, responsabiliser sans exposer : c’est la philosophie du ShelterPhone, inspirée par l’expérience personnelle de Vincent Denizot.

Quand on est parent, on est toujours un peu débutant, en particulier dans le domaine des technologies. Moi qui suis un spécialiste, ingénieur de systèmes et réseaux, j’ai quand même eu toutes les peines du monde à mettre en place quelque chose de satisfaisant quand mes filles ont eu leur smartphone. C’est à ce moment-là qu’a commencé la genèse de Sheltercom, pour former une communauté d’utilisateurs, notamment de jeunes utilisateurs, ayant un usage plus équilibré du smartphone.

Le ShelterPhone promet une « expérience numérique apaisée et enrichissante ». Une approche qui se distingue d’un simple contrôle parental.

Le ShelterPhone offre des configurations protégées et progressives pour que le jeune puisse découvrir les usages numériques de manière équilibrée, intéressante et surtout en relation avec le réel. Il propose des solutions clés en main, où le parent a juste à prendre connaissance de ce qui est proposé et à choisir la configuration de smartphone qu’il souhaite.

Le ShelterPhone propose trois niveaux de configuration : Essentiel, Découverte et Autonomie, pour accompagner les jeunes dans l’apprentissage du numérique.

Essentiel, c’est vraiment le minimum utile du smartphone : prise de notes, réveil et géolocalisation, qui est très importante pour les parents. C’est très minimal. Avec Découverte, on a voulu proposer quelque chose qui soit orienté vers la découverte du réel, en évitant les aspects les plus addictifs. Il n’y a ni réseaux sociaux, ni plateforme de vidéo. À côté de ça, on propose plusieurs groupes d’applications : découverte de la nature, de la musique, des outils pour prendre des photos, monter des films et puis certains outils d’apprentissage. Et puis, on a aussi le mode nuit : entre 22h et 7h, il n’y a quasiment plus rien sur le smartphone. On a juste ajouté la carte du ciel pour les jeunes qui voudraient s’intéresser au ciel nocturne et étoilé. Et puis pour la configuration Autonomie, on a un Internet filtré et quelques applications en plus.

Avec les nouvelles technologies et notamment l’Intelligence Artificielle, Sheltercom s’apprête à relever de nouveaux défis pour que le smartphone reste un outil au service de l’humain.

On est en train de développer une application, Détox, qui interagit avec l’utilisateur en observant ses usages, lui signale les moments où il est soumis à une pression addictive et va lui proposer des comportements alternatifs. Notre ambition est de mettre l’intelligence artificielle au service de l’usager. On sait que les plateformes ont des algorithmes qui viennent mettre la pression sur l’utilisateur pour le solliciter toujours plus pour qu’il revienne sur la plateforme. Notre projet est de mettre une machine en face de la machine pour que la pression baisse sur l’utilisateur et qu’il soit libre d’utiliser son smartphone comme il le souhaite vraiment.