Jean-Marc Bellefleur – Le couvre-feu

Temps de lecture : 2 minutes
Grain de sel/poivre ?
Grain de sel/poivre ?
Jean-Marc Bellefleur - Le couvre-feu
Loading
/

Jean-Marc : Bonjour Lisa, bonjour Thomas, bonjour PHARE FM ! Bon ce soir tout le monde au lit à 21h !

PHARE FM : Vous voulez nous parler du couvre-feu ordonné dans plusieurs villes de France, Jean-Marc ? Mais il ne s’agit pas d’extinction des feux, quand même…

Jean-Marc : Oui, bon, j’ai exagéré, c’est vrai… Plus sérieusement, la progression de la pandémie nécessite, aux yeux de nos gouvernants, un renforcement des consignes sanitaires. En France, c’est de nouveau l’état d’urgence, et le couvre-feu – voilà mon 21h de tout à l’heure –  dans neuf agglomérations. En Suisse, les consignes s’alourdissent en raison de la progression de la pandémie, comme par exemple le port du masque obligatoire dans les tous les lieux publics fermés. En Belgique, c’est sensiblement les mêmes consignes qui sont imposées.

PHARE FM : Et pour revenir à ce couvre-feu, vous nous laissiez penser tout à l’heure que c’est exagéré ?

Jean-Marc : Non, rassurez-vous. C’est vrai que ça fait drôle, un couvre-feu. La dernière fois qu’on en entendait parler, c’était dans des quartiers en proie à des bandes de délinquants. Mais là, c’est une mesure qui vise les sorties le soir, qui sont sans doute les plus difficiles à maîtriser en terme de gestes barrière.

PHARE FM : Mais c’est un nouveau coup dur pour les cafés, les restaurants, les salles de spectacle…

Jean-Marc : Hélas, oui. Et j’ajoute les lieux de culte, qu’on oublie souvent de citer. Tout ça n’est pas facile ! D’accord, il faut lutter contre l’expansion de la pandémie et prendre des mesures sanitaires fortes. Mais il faut aussi que notre économie se relève d’un confinement qui l’a déjà mise à mal, et donc que les gens puissent aller et venir à leur guise après le travail, en soirée. Et puis il y a la question du lien social, du besoin de communiquer.

PHARE FM : Ce n’est pas facile de prendre tout ça en compte !

Jean-Marc : Il faut mettre les curseurs au bon endroit, c’est vrai. Et quoi que l’on fasse, il y aura toujours des râleurs pour dire que c’est trop tôt, trop tard, trop ceci, trop cela… Alors moi, je voudrais faire quelques propositions pour la vie de tous les jours.

PHARE FM : Lesquelles, Jean-Marc ?

Jean-Marc : Faire preuve d’esprit citoyen. Cela veut dire que même si on est perplexe devant telle mesure, on la respecte, parce que nous le devons.

Ensuite, redéfinir des habitudes. On ne pouvait plus se faire la bise ? On a déjà choisi un autre geste de salutation. On ne peut plus sortir le soir ? On organise un petit déjeuner à 7h du matin ! On ne doit pas dépasser 4 ou 6 personnes autour d’une table ? On invente la tiny-party (c’est toujours mieux en anglais), la mini-fête. Hop, la musique, les bonnes blagues, mais à 3. On ne peut plus faire de réunion d’église le soir ? On fait un temps de prière entre midi et deux. On s’ennuie tout seul le soir chez soi ? On décale ses horaires de journée et on se couche plus tôt. Dans mon dernier séjour sous les tropiques, on se couchait à 20h et on se levait à 6h ! Et sans effort !

Et puis on se transforme tous en travailleurs sociaux. On est à l’écoute des autres, on demande des nouvelles, on encourage, on risque un conseil, on donne un coup de main. Je crois que le virus nous a ré-appris la solidarité.