Françoise Caron – Pourquoi l’école obligatoire dès l’âge de 3 ans ?
PHARE FM : On revient sur cette déclaration du président qui parle de vivre l’instruction à l’école, pour tous dès l’âge de trois ans Françoise ?
Françoise : Oui, ils ne sont que 20 à 25 000 à peu près tout âge confondu à être instruit au sein de « l’école à la maison », les autres 25 000 font l’école à la maison pour des raisons médicales ou de cursus sportifs ou artistiques bien spécifiques. Il faut donc distinguer deux choses : l’obligation d’aller à l’école dès trois ans et pas à l’école mais à la maison et la fin de la possibilité de faire l’école à la maison pendant tout le cursus de l’instruction obligatoire.
PHARE FM : Est-on vraiment prêt à aller à l’école si jeune ?
Françoise : Non, à trois ans on est pas forcément prêt à aller à l’école. Ce nivellement qui oblige, à un âge donné, à tous les petits françaises et françaises à être accueilli sur les bancs de l’école ne tient pas compte du développement spécifique et individuel de chaque enfant. Et j’aimerais d’ailleurs revenir sur cette fâcheuse tendance que l’on a à oublier les parcours individualisés et les besoins spécifiques des jeunes enfants.
PHARE FM : Finalement, n’y a-t-il pas atteinte à la liberté des parents de choisir l’éducation qu’ils veulent pour leurs enfants ?
Françoise : Je plaiderai volontiers pour le soutien aux écoles privées hors contrat, qui favorise une bonne instruction mais aussi qui enseigne les valeurs qui correspondent à celles des parents pour qu’il y ait adéquation entre ce qui est transmis à la maison et ce qui est transmis à l’école. La sociabilité nation est extrêmement importante dans le développement de l’enfant d’une part et sa confrontation au monde dans lequel il vit, bien accompagné, va développer son esprit critique sans empêcher la transmission de nos valeurs
PHARE FM : Mais alors quelle place pour les parents dans ce cursus si particulier que celui de l’instruction ?
Françoise : Je conclurai sur l’importance pour les parents d’être à côté, d’accompagner, de veiller, de s’impliquer sans jamais être le tout de l’enfant. L’enfant a besoin aussi d’une communauté éducative pour grandir dans le cercle familial quand c’est possible, avec les grands-parents, les oncles les tantes etc., avec des enseignants qui se sont formés, des animateurs, des catéchistes par exemple… de gros écueils doivent être évités celui de la délégation totale du mandat de l’instruction, à l’école qu’elle soit publique ou privée d’ailleurs mais aussi celui du tout à la maison. L’enfant doit pouvoir confronter ce qu’il vit et apprend à la maison à ce qu’il découvre à l’extérieur de la maison à nous de le guider et de choisir les lieux d’apprentissage et d’instruction, d’activités et de jeux où nous pourrons prendre notre place aux côtés d’eux.