Grain de Sel ou Grain de Poivre ? du 08 juin 2020 – Ludvine Schmitz – Sans police pas de polis
Ludvine : Bonjour à tous. Aujourd’hui on parle d’une institution très décriée en ce moment, la Police nationale.
PHARE FM : On va donc parler sécurité, ordre public, investigation, contrôle aux frontières, renseignement et information, coopération internationale, Ludvine.
Ludvine : Tout ça, Lisa. Car au total, la police regroupe 150000 professionnels aux compétences variées (administratives, techniques, scientifiques) formés pour intervenir 24h/24 dans les domaines que vous avez énumérés. En France, les policiers dépendent de la Direction Générale de la Police Nationale et en agglomération parisienne, de la Préfecture de police.
PHARE FM : On confond souvent policiers et gendarmes, quelle est la différence?
Ludvine : Les deux dépendent du ministère de l’Intérieur, mais la Gendarmerie est une institution militaire active en zone rurale, tandis que la Police nationale est une institution civile présente en zone urbaine. Tous sont fonctionnaires et partagent depuis 2014 un code les obligeant au respect -des lois, -de la Constitution, -de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, -des conventions internationales.
PHARE FM : Oui, car la population est au cœur des préoccupations des policiers et gendarmes.
Ludvine : Effectivement. Leur formation est axée sur le lien entre forces de sécurité intérieure et population. Les qualités requises pour le métier sont loyauté, intégrité, impartialité, aide et assistance aux personnes (même en dehors des temps de service), devoir de réserve et secret professionnel.
PHARE FM : Mais comme partout, il peut y avoir des brebis galeuses.
Ludvine : Certes, mais tout manquement expose son auteur à une enquête, des sanctions disciplinaires, des poursuites pénales lors de faute. Des garde-fous empêchent un policier d’abuser de sa fonction. Sa hiérarchie, l’inspection générale, la justice, réclament des comptes sur les procédures utilisées. Même les écoutes téléphoniques sont soumises à la surveillance. En cas de privation de liberté (garde à vue par exemple), le contrôleur général est le garant de l’humanité et la dignité de la personne.
PHARE FM : Et si malgré toutes ces précautions il y a encore des abus?
Ludvine : Il reste le recours au Défenseur des droits. Il veille au respect des règles de déontologie encadrant les professionnels de la sécurité. Les bavures sont rares car les policiers sont de mieux en mieux formés pour garder leur calme dans des situations dangereuses, provocantes ou émotionnellement difficiles à supporter. S’ils outrepassent leurs droits, ils risquent gros. Immédiatement, l’interdiction d’exercer leur métier.
PHARE FM : La profession est difficile et mal aimée. Faut-il une vocation pour devenir policier?
Ludvine : Forcément. Mais imaginez un Etat sans police. C’est la loi de la jungle. Celle des clans, gangs, tribus comme en Afghanistan ou en Lybie. Notre police a des droits et nous, citoyens, avons aussi des devoirs. On aura toujours quelques cas anecdotiques de flics ripoux. Mais rien à comparer avec des pays comme l’Inde où la police est si mal payée que la corruption l’aide à boucler les fins de mois. En France, la Police nationale est partie prenante de notre démocratie. Le nom police vient d’ailleurs du grec politeia, l’art de gouverner la ville, et de la racine polis signifiant la cité. Donc le message est clair: sans policiers, nos cités n’auraient pas droit de cité, et sans police, pas de polis!