L’invité du jour — Méningocoque B : Rennes en alerte, avec le Dr Pierre Chesneau

En France, les infections graves à méningocoques touchent environ 500 personnes par an. Le Dr Pierre Chesneau, Responsable du Département Veille et Vigilance à l’ARS Bretagne, nous aide à mieux comprendre ces maladies.
Le méningocoque est un ensemble de bactéries que l’on trouve souvent dans la gorge. Elles peuvent parfois déclencher ce qu’on appelle une “infection invasive à méningocoques” comme la méningite ou la septicémie, infections qui peuvent laisser des séquelles importantes voire entraîner un décès.
Les bactéries peuvent passer dans le sang et se développer, ce qui peut éventuellement donner une septicémie. Elles peuvent aussi passer au niveau des méninges, qui est la membrane qui entoure le cerveau, et à ce moment-là, entraîner une méningite.
La maladie se manifeste le plus souvent par de la fièvre et des maux de tête importants, souvent accompagnés de vomissements. L’un des signes qui doit également alerter est l’apparition de taches violettes sur la peau. En cas de symptômes, il faut directement contacter les urgences.
Il faut contacter le 15. Il ne faut pas perdre de temps. C‘est terrible parce que ça peut aller très, très vite. On peut aller vers des issues fatales en 24 heures. Si c’est une méningite, il faut vraiment qu’il y ait un antibiotique qui soit apporté au plus vite au patient.
La maladie se transmet par contact direct et prolongé, notamment par la salive, la toux et les postillons.
C’est beaucoup moins contagieux que le Covid. Pour savoir si on est cas contact, on va voir si la personne, dans la période où elle était malade, a passé au moins une heure en face à face à moins d’un mètre de cette personne.
En Bretagne, 24 cas ont été déclarés en 2024 et depuis le début de cette année 2025, 17 cas ont déjà été recensés. Rennes est particulièrement touchée par les infections invasives à méningocoques. Pour protéger contre cette souche, les autorités sanitaires ont pris des mesures de prévention.
On a eu six cas avec une souche très particulière. Il a donc été décidé de vacciner largement pour prémunir contre cette souche de méningocoque B qui circule au niveau de Rennes Métropole.
Les personnes les plus touchées par le méningocoque sont les nourrissons, les jeunes enfants de 1 à 4 ans, les adolescents et jeunes adultes de 15 à 24 ans. De ce fait, la vaccination de tous les nourrissons est obligatoire en France depuis le 1er janvier 2025. S’ajoute à cela, à Rennes, une campagne de vaccination qui a débuté début mars et qui s’adresse aux jeunes de 15 à 24 ans.
C’est un vaccin qui donne une immunité après deux injections avec, au moins, quatre semaines d’intervalle. C’est après la deuxième injection que les gens sont immunisés. Comme cette bactérie circule, ça devrait permettre d’éviter de nouveaux cas.
La Bible raconte qu’à une certaine époque, le peuple juif, mortellement touché par des morsures de serpents, a pu être guéri en regardant un serpent de bronze érigé sur un bâton. Aujourd’hui, on retrouve également ce serpent sur l’emblème des pharmacies. Et c’est d’ailleurs en pharmacie, entre autres, que les jeunes Rennais peuvent se faire vacciner contre le méningocoque B.
Ce sont des points relais importants tout comme les infirmiers, les médecins et les sages-femmes qui sont des professions médicales qui peuvent aussi vacciner.