Christine Wild – Déprime des étudiants

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L’invité de PHARE FM
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Christine Wild - Déprime des étudiants
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PHARE FM : Actuellement on parle beaucoup de déprime chez les étudiants, est ce un constat que vous faites ?

Christine : De tout temps, le passage pour un jeune, du lycée à la FAC est un moment de chamboulement qui peut s’avérer délicat.
Chaque jeune rêve du moment ou il pourra quitter le cocon familial pour devenir autonome, s’installer en colloque ou seul dans un appart, mais très vite il s’aperçoit qu’avec cette forme de « liberté » rime aussi le mot « responsabilité » , s’en suit une insécurité qui les fragilise.
La déprime chez les étudiants n’est pas une nouveauté, cependant elle a considérablement augmenté depuis la crise sanitaire, parce que d’autres facteurs se rajoutent à celle que je viens d’évoquer et viennent renforcer les difficultés

PHARE FM : Et pourquoi la situation est plus compliquée avec la crise sanitaire ?

Christine : Le premier facteur c’est : l’isolement.
Le jeune se voit contraint d’étudier à distance, souvent il est seul dans son appartement ou seul dans sa chambre, coupé de tous lien social, ce qui engendre une souffrance psychologique puisque le jeune a besoin du lien social pour se construire.
Avec les cours à distance, le jeune n’a plus vraiment de vis-à-vis avec les profs, ou référents. Les démarches pour avoir des réponses aux questions quant aux études (pour des stages, des rendus ou autres…) peuvent s’avérer comme un vrai parcourt du combattant. Il n’y a plus ou peu de suivit pédagogique.
De plus, certains jeunes se retrouve avec une surcharge de travail quant à d’autre, au contraire n’ont que très peu de travail, l’un comme l’autre amène une insécurité et une détresse psychologique.
Un autre point, c’est : les problèmes liés aux finances
Beaucoup de jeunes étudiants ont un petit job à coté pour pourvoir aux études, soit pour payer une partie de l’appartement ou contribuer à la nourriture ou au déplacement.
Les jobs les plus courant chez les jeunes étudiants, c’est le baby setting ou le travail dans un fast food, mais avec les restaurants et cinémas fermés et le couvre-feu à 18h les parents n’ont plus besoin de faire garder leurs enfants, et les fast food n’ont plus besoin de serveur.
Cette réalité, vécu maintenant depuis un an, questionne et insécurise l’avenir dans les études. Et plonge le jeune dans un trou sans fond
Un dernier point que j’évoquerais : C’est le manque de moyen de ressourcement. Depuis un an, ils doivent régulièrement se réadapter aux nouvelles mesures, ce qui n’est pas chose facile, mais le plus dure c’est de ne pas avoir de moment de ressourcement, un moyen pour évacuer le stress et  la pression.
Puisque toutes les activités sont annulées, plus de cinéma, plus de restaurant, plus d’activités sportives… et pardessus tout … nous avons le couvre-feu de 18h qui empêche les jeunes d’avoir une vie sociale.
Aucun moyen, ou très peu de moyen d’échapper au stress ou déprime lié aux études. C’est ce qui amène le jeune à sombrer dans la dépression

PHARE FM : Qu’est-ce que vous nous proposez ou conseiller ?

Christine : Je crois que chacun de nous connait un ou des étudiants, j’aimerais nous encourager à prendre régulièrement du temps pour écouter ce ou ces jeunes, un petit sms, un appel, une visite, toute ses petites choses qui peuvent changer la perspective du jeune.
J’insiste sur le mot « écouter », ils n’ont pas forcément besoin de conseil ou de moral, juste une oreille ou ils peuvent déposer leur souffrance ou difficulté du moment.