Jérôme Garnier – La Cancel culture

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L’invité de PHARE FM
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Jérôme Garnier - La Cancel culture
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PHARE FM : Vous voulez nous parler aujourd’hui d’une information qui est passé tout à fait inaperçue : le 26 janvier dernier le conseil des écoles de San Francisco en Californie a décidé de rebaptiser 44 écoles de la ville.

Jérôme : Exactement ! Et vous vous demandez sans doute en quoi le fait de changer le nom d’écoles dans une ville aussi lointaine que San Francisco peut-il nous intéresser ?
Et bien je dirais que la Californie a très souvent un temps d’avance, donc il suffit de regarder de temps en temps ce qu’il se passe là-bas pour savoir ce qui nous pend au nez…
Alors changer le nom des écoles peut paraitre insignifiant mais en réalité relève d’un problème profond que connaissent les Etats-Unis et qui arrivent chez nous en Europe depuis quelques années, c’est ce que l’on appelle « la Cancel Culture » ou culture du bannissement, culture de la dénonciation en français.
Voici donc l’exemple le plus récent comme nous le rappelle le journal « Le Monde » : « un tiers des écoles de la ville va changer de nom. Parmi les bannis : les pères fondateurs de la République qui possédaient des esclaves, les conquistadors ou missionnaires espagnols, les oppresseurs et racistes de tout poil. » Cela comprend donc des personnes aussi illustres comme George Washington ou Abraham Lincoln.

PHARE FM : On souhaite donc oublier toute référence au passé, notamment ce que l’on considère comme « honteux », et cela vous interpelle en tant que professeur d’Histoire.

Jérôme : Oui alors la question est de savoir qui décide de ce qui est honteux ou pas, les pédophiles d’aujourd’hui sont les héros d’hier n’est-ce pas ?
Dans le conseil des écoles qui a pris cette décision à San Francisco on retrouve des éducateurs, des élèves, des parents mais surtout aucun historien !
Cela devrait choquer tout le monde en réalité. C’est un enjeu de civilisation. C’est une attaque contre la transmission, une attaque contre le savoir, la connaissance, la culture elle-même. Si les noms des rues, des écoles, ou de tout autres lieux publics sont effacés alors comment définir une culture ? Quelles références pourrais-je utiliser pour comprendre mon histoire, l’Histoire de mon pays ?

PHARE FM : C’est que ce que vous appelez la censure …

Jérôme : Exactement. On y vient ! L’occident peut-être un peu trop prétentieux de la liberté qui le caractérise depuis des décennies et qui se croyait à l’abri de la censure, tombe dans les mêmes travers que la Chine ou feu l’Etat islamique.
Je m’explique : savez-vous qu’il est impossible d’accéder à certains journaux étrangers depuis votre moteur de recherche en Chine ? Savez-vous également que lorsque l’Etat islamique s’est implanté sur un territoire, il a toujours détruit les monuments préislamiques.
Le résultat est donc à chaque fois le même : priver l’individu du savoir, lui enlever toute capacité de réflexion. On a déjà réfléchi pour lui.

PHARE FM : Après ce constat, comment donc échapper à cette culture du bannissement ?

Jérôme : En fait, je ne sais pas si nous allons y échapper pour être honnête. Je sais ce n’est pas très optimiste mais la liberté d’expression est déjà limitée dans les milieux universitaires considérés comme les lieux les plus libres de la société.
N’ayons pas peur de penser à contre-courant, prenons du recul sur l’information mais surtout ne jetez pas l’Histoire aux oubliettes, c’est un des meilleurs remèdes pour comprendre le monde dans lequel nous vivons.