Holly Figaro Many – La résilience de quoi parle-t-on ? (partie 2)
La résilience : de quoi parle-t-on (2) ?
PHARE FM : Lors de votre dernière chronique, vous avez apporté certaines précisions en ce qui concerne la définition et l’origine du terme de « résilience», on continue d’en parler ensemble ce matin
Holly : Je rappelle que le terme de résilience a été introduit pour la première fois en France dans les années 1990 par Boris Cyrulnik. Depuis quelques années, que ce soit dans les médias, la littérature scientifique, ce terme a gagné ses lettres de noblesse et s’impose dans le paysage culturel et médiatique français. Les évènements actuels liés à la crise sanitaire du COVID 19 nous poussent à réfléchir sur le concept de résilience.
PHARE FM : Comment fonctionne le processus de résilience chez des personnes qui ont souffert d’un traumatisme comme un accident, un deuil, une maladie, un échec?
Holly : Pour combien comprendre le principe de résilience, le neuropsychiatre Cyrulnik illustre la personne qui a vécu un traumatisme à la suite d’un évènement funeste, comme un blessé d’un accident de la route. En l’occurrence, les gestes de premier secours nous apprennent à porter un secours à accidenté en créant d’abord un espace sécurisant pour ensuite le mettre à l’abri, lui apporter du réconfort en attendant les secours arriver.
Cette image exemplifie parfaitement le mode opératoire d’une démarche résiliente auprès des personnes qui ont souffert d’un traumatisme. C’est-à-dire, il important dans un premier temps, de mettre cette personne à l’abri, en créant autour d’elle un environnement calme, paisible, constitué de personnes bienveillantes, aimantes afin d’éviter de rajouter à son traumatisme d’autres blessures qui risquent d’aggraver encore plus sa situation.
PHARE FM : La question qu’on peut se demander est : quel lien peut avoir la foi comme indicateur et moteur de résilience et l’accompagnement qui peut être prodigué par des tierces personnes au côté d’une personne fragilisée par les aléas de la vie, comme la maladie (exemple Covid 19), un accident, un deuil, etc. La foi seule ne suffit-elle pas pour rendre quelqu’un résilient puisque le psaumes 23 stipule que Dieu est le bon berger et la source de résilience ?
Holly : C’est une très bonne question que vous venez de soulever Lisa. Si Dieu permet à travers la foi de favoriser l’émergence de la résilience chez un sujet, il est aussi vrai qu’il permet à ce que l’accomplissement de ce qui a été initié et acté dans le Ciel puisse se manifester concrètement par le biais des hommes et des femmes sur terre. En d’autres termes, la foi implique autant l’action de Dieu que l’action des individus.
La famille, l’entourage proche, les églises, les groupes de maisons, les associations peuvent parfaitement jouer ce rôle d’espace sécurisant, paisible et bienveillant. Puis dans un second temps, un travail de relation d’aide avec un, voire plusieurs professionnels d’accompagnement (responsable spirituel, psychologues, éducateurs, etc.) peut être entamé afin de faciliter la guérison intérieure et le développement de la résilience.
C’est ce que David explique d’ailleurs dans le Psaumes 23 lorsqu’il parle de la manière dont Dieu procède pour accompagner ses enfants à la résilience. Dans le passage on retrouve quatre étapes :
Il me fait reposer de verts pâturages. foi
Il me dirige près des eaux paisibles
Il restaure mon âme
Il me conduit vers les sentiers de la justice
Vous voyez, la restauration de l’âme ou encore la résilience, intervient qu’à partir de la troisième étape. En gros, il ne suffit pas d’être guéri et restauré dans son âme pour être résilient ou résiliente. Il reste encore une dernière étape à franchir pour que le processus soit complètement abouti.