L’invité du jour — Rony Germon dévoile comment l’IA vous enferme dans des destinations à la mode

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L'invité du jour — Rony Germon dévoile comment l’IA vous enferme dans des destinations à la mode
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Aujourd’hui, réserver un voyage ne se limite plus à choisir une destination sur une carte. Les plateformes comme Booking.com, Airbnb ou Google Travel utilisent des algorithmes sophistiqués pour orienter nos décisions. Pour en parler, je reçois Rony Germon, expert en éthique de l’intelligence artificielle, en stratégie de déploiement de l’IA et en biais algorithmique.

 

Les systèmes de recommandation influencent concrètement nos choix de voyage en orientant nos décisions vers des options déjà appréciées ou populaires. En analysant nos préférences passées, ces algorithmes nous enferment progressivement dans des propositions similaires, limitant ainsi la diversité des destinations suggérées. Cette logique algorithmique, souvent dictée par des intérêts commerciaux, favorise les lieux les plus en vogue, amplifiant les tendances du moment au détriment de l’exploration.

Ce mécanisme engendre des risques bien identifiés : une redondance des propositions et une uniformisation des expériences, qui freinent la découverte de nouvelles cultures ou de nouveaux territoires. La diversité, pourtant essentielle à l’enrichissement personnel et à un tourisme plus équilibré, se trouve reléguée au second plan.

Face à ce constat, les plateformes ont la responsabilité d’intégrer davantage de diversité et d’éthique dans leurs systèmes de recommandation. Cela passe par une conception algorithmique plus inclusive, qui valorise la variété géographique, sociale et culturelle. Il devient également crucial de proposer aux utilisateurs des outils favorisant la curiosité, comme des filtres exploratoires ou des suggestions inattendues, afin de réintroduire la sérendipité dans l’expérience de voyage.

Les systèmes de recommandation ont tendance à nous enfermer dans des choix répétitifs, en nous proposant ce que nous avons déjà aimé ou ce qui est populaire. Cette logique, souvent commerciale, limite la diversité et renforce les tendances dominantes du tourisme. Cela contribue au surtourisme et à une concentration des flux vers quelques destinations en vogue. Pour y remédier, il faut repenser les algorithmes en intégrant la diversité géographique, encourager la curiosité des utilisateurs et auditer régulièrement les biais présents dans ces systèmes.

La personnalisation algorithmique appauvrit notre curiosité et limite notre ouverture au monde. En répondant avant tout à des logiques commerciales, ces systèmes favorisent les contenus les plus rentables, au détriment de la diversité culturelle et des découvertes inattendues. Cette dynamique contribue à une uniformisation des comportements et des habitudes de consommation, en orientant les utilisateurs vers des choix similaires, souvent dictés par la popularité ou la rentabilité.

Pour inverser cette tendance, les concepteurs d’algorithmes doivent activer des leviers favorisant l’exploration. Cela implique de reconnaître que les systèmes ne sont pas neutres, d’intégrer des critères d’équité algorithmique, et de concevoir des outils qui encouragent la découverte, la diversité et la curiosité.

La personnalisation algorithmique répond avant tout à des logiques commerciales, ce qui favorise certaines destinations plus rentables et invisibilise les petits acteurs locaux. Cela crée une forme d’uniformisation des comportements, en enfermant les utilisateurs dans des bulles de recommandations. Il est donc essentiel de concevoir ces systèmes avec vigilance, en intégrant des critères qui encouragent la diversité et la découverte. Des initiatives existent déjà, comme en Slovénie, pour intégrer ces principes dans les politiques publiques et mieux gérer les flux touristiques.