L’invité du jour — Samuel Mayol : Universités en crise, alerte sur les dérives idéologiques et la démission de l’État

Quel est l’avenir de l’enseignement supérieur ? La crise profonde que traverse l’université remet en cause ses fondations mêmes : le débat d’idées, la neutralité du savoir et l’émancipation intellectuelle. Pour apporter un éclairage nouveau sur cette situation préoccupante, je reçois Samuel Mayol, maître de conférences, secrétaire général du Comité Laïcité République et auteur de l’ouvrage Universités en crise, défis et réformes.
Il dresse un état des lieux sans concession de l’université française, en soulignant l’affaiblissement de la neutralité académique et la mise en péril du débat intellectuel. Il identifie des facteurs multiples qui fragilisent à la fois la liberté d’expression et la capacité des établissements à garantir une véritable émancipation intellectuelle. Il constate par ailleurs une montée préoccupante des dérives militantes au sein de certaines universités, qui tendent à instrumentaliser les espaces académiques à des fins idéologiques.
L’université française traverse une dérive préoccupante, idéologique et financière, où le militantisme prend souvent le pas sur sa vocation académique, appelant à une reprise en main urgente par l’État. L’université française est devenue le terrain d’influence de nombreuses idéologies en raison du désengagement croissant de l’État, conséquence directe d’une autonomie mal encadrée, menant à une perte de cohérence, de contrôle et de mission intellectuelle commune. La dérive militante dans les universités s’observe tant chez certains enseignants que chez des associations étudiantes, dont l’influence grandissante, souvent motivée par des enjeux idéologiques ou religieux, est amplifiée par une forme de démagogie électorale au sein des conseils d’administration.
Vous recommandez des réformes institutionnelles et pédagogiques pour garantir le respect de la laïcité et préserver la liberté académique.
L’université française souffre d’un désengagement de l’État et d’une autonomie mal encadrée, favorisant des dérives idéologiques et une gestion électoraliste, ce qui appelle à une reprise en main par l’État et à une redéfinition des règles de gouvernance.