C’est à voir — 18000 baptêmes catholiques en France à Pâques, avec Laurence Desjoyaux

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C'est à voir — 18000 baptêmes catholiques en France à Pâques, avec Laurence Desjoyaux
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Le regain d’intérêt à la religion et en particulier au christianisme pourrait surprendre, d’autant plus quand la jeunesse semble faire figure de proue. Durant ce weekend de Pâques, près de 18 000 baptêmes catholiques sont annoncés en France ; un record donné à voir avec Laurence Desjoyaux, Rédactrice en chef à La Vie

Ils n’ont pas été forcément sociabilisés dans le christianisme. Ils sont comme des tableaux blancs. Ils sont attirés par la religion pour ce qu’elle donne de repère, éventuellement pour ce qu’elle permet d’aider dans un monde qui leur paraît instable.

En l’espace de seulement une année, une hausse d’engagement de 45% chez les adultes et 33% chez les adolescents est enregistrée par la Conférence des évêques de France (CEF) suite à une enquête publiée le 9 avril. Une tendance difficile à comprendre alors même que l’Eglise catholique traverse une crise majeure de confiance, notamment à cause des affaires d’abus.

L’Église catholique elle-même ne sait pas expliquer avec certitude pourquoi ces adultes et ces ados viennent à elle. Puisqu’il d’agit de personnes qui n’ont pas été baptisées enfants, c’est d’abord le signe qu’il n’y a pas eu de transmission dans leur famille. Pour beaucoup, le Covid a été un élément déclencheur, renforcé par les réseaux sociaux, et même s’il y a souvent quelqu’un dans l’entourage qui joue un peu le rôle d’aiguillon, ces personnes n’ont pas d’a priori vis-à-vis de la foi et de l’Église.

Il ressort de cette enquête un fort désir d’appartenance. Dans un monde en perte de repères, est-ce que l’étiquette religieuse (quelle qu’elle soit d’ailleurs) prévaut sur la raison même du Christianisme, à savoir, la foi en Jésus-Christ tel le Sauveur personnel et l’Espoir pour l’Humanité ?

Ces ados espèrent une identité dans un monde qui ne leur en donne pas forcément. La religion peut être vue comme une identité. Et en cela, il y a un fort mimétisme, il y a une forte influence de l’islam. Ils découvrent des gens qui sont fiers de leur religion, qui la pratiquent. S’ils ne se reconnaissent pas spécialement dans l’islam, parce que ce n’est pas leur culture initiale, ils vont vers le christianisme en se disant, que c’est leur religion…

Finalement à y regarder de plus près depuis la période Covid, ces chiffres sont la suite logique de la multiplication de la pratique du Carême, encore une fois, décuplée chez les adolescents et jeunes adultes. Le sens donné à Pâques en 2025 pourrait donc être annonciateur d’une espérance renouvelée !

On a eu cette année avec le carême une concomitance avec le ramadan. Il y a eu vraiment un effet de mimétisme. Il ne faut pas caricaturer la foi de ces ados et en faire vraiment quelque chose de purement extérieur, mais aussi voir les ressorts intimes, notamment beaucoup d’ados qui ont marre, par exemple, des réseaux sociaux, qu’ils essayent de s’extraire.