Grain de sel ou grain de poivre du 1er juin 2020 – Ludvine Schmitz – La meilleure arme d’Israël
CHRONIQUEUR : Bonjour à tous. On va parler aujourd’hui de la meilleure arme de dissuasion d’Israël. Ce n’est pas le Dôme de Fer, ce système de protection anti-roquettes. Ni Tsahal, l’armée israélienne. Ni même le Mossad, la fameuse agence de renseignements israélienne. La meilleure arme de dissuasion d’Israël, c’est le centre médical Hadassah de Jérusalem.
PHARE FM : Intéressant, Ludvine. Quelle est l’histoire de ce centre médical?
CHRONIQUEUR : A l’origine l’hôpital Hadassah fut fondé sur le mont Scopus en 1939 par un groupe éponyme de sionistes américaines. Un second hôpital fut bâti en 1961 à Ein Kerem à l’ouest de Jérusalem. Hadassah, c’est le prénom juif de l’héroïne connue sous le nom persan d’Esther. Celle-ci devint reine en épousant le roi de Perse et sauva les Hébreux pendant l’exil babylonien. Pour les Juifs Esther représente la protection divine. Elle empêche la destruction du peuple juif et assure la paix.
PHARE FM : Et l’hôpital est-il à la hauteur de son nom?
CHRONIQUEUR : Oui, car à Hadassah, hommes et femmes unissent leurs efforts pour guérir et sauver. Il n’y a plus ni Israélien ni Palestinien, ni Juif ni musulman, ni Arabe, ni Druze, ni Gazaoui. Citons pour exemple les 167 enfants palestiniens atteints de cardiopathies congénitales opérés gratuitement de 2005 à 2009. C’est une des nombreuses actions qui rendent le centre médical si précieux. Hadassah prend aussi en charge les victimes du terrorisme, parfois les terroristes eux-mêmes lorsqu’ils survivent à leurs actes. Des terroristes ou des membres de leur famille ont souvent abandonné leur idéologie haineuse envers le peuple juif après avoir séjourné dans cet hôpital. Je renvoie à ma chronique du 30 août 2018 sur Nonie Darwish, fille de terroriste, qui changea sa vision sur l’Etat d’Israël lorsque son frère fut opéré à Hadassah.
PHARE FM : Et le centre médical s’illustre-t-il aussi pendant la pandémie de Covid-19?
CHRONIQUEUR : Aussi. Les efforts conjugués du personnel juif et arabe en période de Corona sont exemplaires. Des centaines de Juifs atteints du virus ont été soignés par des médecins arabes. Et des patients palestiniens par des soignants Juifs. Deux mondes qui vivaient en s’évitant deviennent soudain interdépendants. L’ennemi commun, le Covid-19, réussit à faire monter l’estime mutuelle entre communautés différentes. Le professeur Yoram Weiss, directeur d’Hadassah Ein Kerem, voit son hôpital comme un pont vers la paix via la médecine.
PHARE FM : Et le mois dernier, une autre histoire «hadassienne», si j’ose dire, a fait la une du New-York Times, Ludvine. Celle du chirurgien musulman Madi el-Hadj et d’un patient juif, Dvir Musai.
CHRONIQUEUR : Exact Lisa. Musai, blessé en 2002 par la bombe d’un terroriste palestinien, souffrait depuis de son pied car le nerf était endommagé. Le Dr. El-Hadj lui demanda l’autorisation d’opérer en suivant des planches anatomiques particulières: celles réalisées par des Nazis suite à des expériences sur des victimes de l’holocauste. Aucun schéma ne détaillait aussi bien l’innervation du pied. Le patient accepta et l’opération réussit.
PHARE FM : Cette histoire prouve qu’on va plus loin ensemble qu’en se combattant, Ludvine.
CHRONIQUEUR : Et aussi, Lisa, que le centre médical Hadassah est la meilleure des armes parce qu’il est une arme désarmante.