Grain de Sel ou Grain de Poivre ? du 5 mars 2020 – Timothée Paton – Les Troubles Obsessionnels Compulsifs

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Grain de sel/poivre ?
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Grain de Sel ou Grain de Poivre ? du 5 mars 2020 - Timothée Paton - Les Troubles Obsessionnels Compulsifs
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PHARE FM : Vous aimeriez aborder un sujet délicat : celle d’une maladie, une souffrance qui dont on ne parle pas beaucoup…

Chroniqueur : Oui, une souffrance dont on parle trop peu mais qui touche beaucoup de monde. Les Troubles Obsessionnels Compulsifs ou les TOC.

Les TOC touchent quand même 2 à 3 % de la population. 

Seules les personnes concernées et leur entourage peuvent je pense réellement mesurer la place considérable que ces TOC prennent dans le quotidien et les situations oppressantes, déstabilisantes, qu’ils peuvent générer. 

Les Troubles Obsessionnels Compulsifs sont trop peu mentionnés dans les médias et quasiment jamais dans nos églises.

PHARE FM : Une bonne définition des TOC, ce serait quoi ?

Chroniqueur : Ce n’est pas la mienne mais celle que donne le médecin français Christophe André : « Maladie anxieuse assez sévère. Le patient souffre d’idées fixes, qui deviennent envahissantes, angoissantes et tyranniques. Le mode opératoire de ces troubles est toujours le même : une idée intrusive surgit (ai-je bien éteint la lumière ?) qui déclenche une très forte angoisse. Il devient impératif d’aller vérifier. Et à chaque fois que cette interrogation obsédante resurgit, le malade va se rassurer avec ce rituel de vérification. Mais ce mécanisme va rapidement tourner à l’obsession, les gestes rituels ne parviendront dès lors à baisser le niveau d’angoisse que de courts instants seulement. »

PHARE FM : Les TOC vous ont fait aussi beaucoup souffrir Timothée ?

Chroniqueur : Oui beaucoup et depuis longtemps. Depuis plus de 30 ans.

Trente ans de souffrances psychiques, de combat constant. Vous savez, les TOC ne prennent jamais de congé, pas un jour de repos. Ils vous tiennent captif chaque jour de l’année. Ils ne vous accordent aucun répit. Ils vous accompagnent quel que soit l’endroit où vous vous rendez.

PHARE FM : Vos tous premiers souvenirs de TOC, ça remonte à quand ?

Chroniqueur : Les TOC (bien avant que je ne sache qu’ils portaient ce nom) remontent au début de mon adolescence. 

Jusqu’à l’âge de 14 ans, j’ai vécu une enfance normale. Mon frère, élevé dans le même environnement d’amour et de sécurité, lui n’a jamais souffert de ces troubles. On habitait dans un petit appartement paisible, à Clermont-Ferrand mais les TOC se sont insérés de façon insidieuse dans ma vie. Il y a un incident quand même qui m’a marqué plus particulièrement.

Un jour, alors que je sortais seul de la maison, j’ai vérifié que j’avais bien refermé la porte à clé comme d’habitude. C’était le cas. Mais je doutais un peu, alors… j’ai vérifié une seconde fois, une troisième, une énième fois… jusqu’à ce que la poignée se casse.

Ce jour-là, ce n’est pas seulement une poignée de porte qui s’est cassée. Ce jour-là, c’est comme si, au fond de moi, un barrage venait de se fissurer, qui ouvrait la voie à des torrents d’eau, des torrents d’eau qui ont bien failli m’emporter.

Au fil de ces 30 ans, plus d’une fois je me suis dit que j’allais couler… 

Je peux dire que sans la foi et ma famille, il y a bien longtemps que j’aurais été balayé par les flots.

PHARE FM : On voudrait connaitre la suite Timothée.

Chroniqueur : Avec plaisir ! Dans 15 jours alors !