L’invité du jour — Samuel Le Goff révèle les coulisses justice/politique : une interview sans langue de bois !

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L'invité du jour — Samuel Le Goff révèle les coulisses justice/politique : une interview sans langue de bois !
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Un nouveau clivage s’est profilé depuis plusieurs jours dans le paysage politique français : l’implication du système judiciaire dans la vie politique et à des fins politiques. Entre jugement et condamnation, explorons la complexité de cet état de fait avec Samuel Le Goff, anciennement journaliste et assistant parlementaire et aujourd’hui communicant dans un cabinet de communication et d’affaires publiques.

La justice n’est pas parfaite, et il est difficile d’assurer qu’elle rend toujours ses verdicts en toute impartialité, sans tenir compte de distinctions sociales, d’une implication publique ou d’un pouvoir dans la société. On entend désormais des propos affirmant qu’un élu peut être condamné pour l’empêcher, lui et son parti, d’accéder aux hautes instances du pouvoir en France. Il est inquiétant et questionnant de voir ce qui se passe actuellement dans le paysage politique, avec différentes personnalités politiques, à droite comme à gauche, qui sont condamnées ou jugées pour des faits de corruption. En tant que croyant, il est possible d’éviter les médisances tout en devenant un acteur positif d’un changement de regard sur ces événements et d’une action concrète.

La réalité des tribunaux, c’est que : vous avez commis une infraction, vous êtes déféré devant un tribunal qui juge les faits et ensuite, effectivement, l’une des conséquences peut être que vous ne pouvez plus accéder à certaines fonctions. D’ailleurs il y a plusieurs degrés de juridiction. Tant qu’une affaire n’est pas définitivement jugée, il y a toujours la possibilité, soit d’être innocenté, soit d’être lourdement condamné. Au contraire, c’est rassurant de voir que la justice applique une forme d’égalité. La loi s’applique enfin au politique. C’est une très bonne chose. Concernant la croyance, elle relève de l’intime conviction et d’une vue personnelle. À partir du moment où on est sur un fait social, nous ne sommes pas tenus de juger les faits qu’un certain nombre de personnes ont pu commettre, c’est le rôle de la justice.

Une élue de la République française a récemment cité une figure du protestantisme pour dénoncer une décision de justice la visant. En réponse, la Fédération protestante de France a replacé Martin Luther King dans le contexte de son époque, rappelant que son combat était animé par la foi, et non par la colère. Cette situation relance le débat sur les tensions possibles entre vie politique et justice. La justice se base sur des faits, des preuves, la loi en vigueur, et les éléments du dossier pour établir si une personne est condamnable ou non.

La vie politique n’a pas à être en dehors de la justice. Il n’y a certainement pas d’immunité pour la classe politique. Si jamais ils commettent des infractions, ils sont sanctionnés. La sanction qui leur fait le plus mal, c’est l’inéligibilité, parce qu’elle entraîne la perte des mandats, et donc l’obligation de quitter la vie politique. Des poursuites sont engagées, c’est-à-dire que certaines personnes peuvent signaler que des faits leur semblent délictuels. Une enquête est menée et si, à l’issue de l’enquête, soit que ce soit la police ou que ce soit le procureur, estiment qu’effectivement, la loi a été violée, l’affaire est transmise à un tribunal qui tranche sur les faits. Et là, la parole est à donner à tout le monde, à la défense comme à l’accusation, en face à face. C’est important que le procès se déroule en présence de toutes les personnes qui peuvent choisir de reconnaître ou de ne pas reconnaître les faits. Et à la fin, le tribunal, quand il a tous les éléments… tranche. Et c’est la justice qui est prononcée de cette manière-là après que tout le monde ait pu se défendre.

Dans la Bible, la justice est incarnée par Dieu, qui la transmet aux hommes pour qu’ils la rendent à leur tour, selon des lois et des valeurs qu’Il a dictées. Cette conception de la justice peut et doit nous inspirer aujourd’hui dans notre rapport à l’équité, à la vérité et à la responsabilité.

La société s’est sécularisée et donc la justice ne vient plus de Dieu. Par contre, la foi peut effectivement alimenter le sentiment que l’on a de ce que doit être la justice, sur la base d’une égalité qu’on retrouve dans la Bible. Tous les hommes sont égaux devant Dieu, et donc doivent être traités de la même manière. Un certain nombre de règles qu’on retrouve dans la Bible, comme parmi les 10 commandements, « Ne tue point, ne voles point », restent encore parfaitement d’actualité dans nos sociétés.